Hello,
Edit : bon le temps d'écrire mon pavé, il y a eu 2 réponses - tant pis, j'édite quand même...
sebick a écrit:Sans vouloir être grossier : pour le coup on s'en moque sur un "mono-hélice" si le pas est à droite ou à gauche?
Sauf que le pas à droite (vu de l’arrière) est préférable.
Si je puis me permettre une analogie : c'est comme pour le filetage des vis : il en existe avec un pas à gauche ou un pas à droite. Et à moins d'une bonne raison (du genre il n'y a qu'une seul vis pour assembler 2 pièces et que l'une de ces pièces pivote - suivant le sens de rotation soit ça visse, soit ça se dévisse...), il n'y a absolument aucune différence. Et c'est pareil pour une hélice, quelque soit son pas, quand elle tourne dans un sens elle propulse vers l'avant et inversement.
Comme il n'y a pas de différence, un sens arbitraire a été choisi, pour les vis c'est le pas à droite - pourquoi, je n'en sais rien - et du coup, autant il est simple et peu couteux de trouver des vis avec un pas à droite, autant pour un pas à gauche c'est en général un peu plus compliqué...
Et du coup c'est exactement pareil pour les hélices de bateaux. Ici, une des raisons pour un mono-hélice de privilégier un pas particulier serait, comme l'a dit Xtian, si l'on souhaite privilégier d'accoster plutôt d'un bord ou d'un autre.
Petit schéma explicatif :
En bleu le quai, en rouge le safran ; les hélices sont avec un pas à droite (vue de derrière le bateau), la flèche verte représente le sens de rotation en marche avant, et en orange le sens de rotation en marche arrière
-en 1 : marche avant, le bateau approche du quai avec un certain angle, le safran plus ou moins au neutre
-en 2 : marche avant, le bateau prend une trajectoire qui l'amène parallèle au quai : barre franchement à droite
-en 3 : comme souvent il y a des obstacles, sans compter le vent, courant, vagues etc..., ce n'est pas le flanc qui vient toucher en premier mais le travers avant (*) : du coup le cul du bateau reste éloigné du quai, et il faut le ramener contre : cela se fait barre à contre, avec un coup de marche arrière
Mais, comme le bateau a peu d'erre (de vitesse), l'action du safran est très réduite (peu de mordant), d'autant plus que l'on est en marche arrière (en marche avant l'eau est poussée par l'hélice vers le safran, ici l'eau en est aspirée), et l'est là qu'intervient un autre phénomène, celui du schéma de l'hélice à droite, en marche arrière avec la flèche orange : plus on s'enfonce dans l'eau et plus la pression augmente - si on découpait l'eau en couches (pointillés), les couches du dessus reposent et pèsent sur celles en dessous. Résultat, lors de la rotation de l'hélice, la pale la plus profonde rencontre une résistance plus forte pour tourner que celle en surface - dis autrement, la pale inférieure a plus d'appui sur l'eau que la pale en surface ; ce sont les 2 flèches grises : il en résulte alors une force globale qui va pousser l'ensemble de l'hélice (et donc l'arrière du bateau) vers la gauche et donc vers le quai.
Il en résulte ainsi qu'un mono-hélice a toujours une préférence du côté sur lequel accoster : hélice pas à droite : accostage privilégié sur bâbord et inversement. Après on peut bien évidemment accoster sur le "mauvais" bord, on est juste moins aidé mais c'est important de le savoir.
(*) En pratique, on évite de venir toucher à cet endroit, on aura anticipé en renversant la barre et donné un bon coup de marche arrière juste avant de toucher : le canot freine et son arrière dérape, et quand on touche le quai le bateau est quasiment à l'arrêt et bien parallèle au quai. Bon ça c'est quand on sait faire de la belle manœuvre...
Juste pour finir : comme pour les vis, il y a plus d'hélices pas à droite qu'à gauche dans la nature. Comme il y en a plus de produites, elles coutent moins cher, ce qui explique aussi pourquoi parfois on trouve la même hélice (avec le même pas) sur des canots à double hélices (par exemple le Pouliguen de notre ami Lapin).
A+,
Phil